Oui. Je te quitte.
Non que je ne t’aime plus,
Mais je n’en peux plus de t’aimer,
Alors j’arrête.
T’aimais-je ou bien aimais-je l’idée de t’aimer?
Aimais-je ou bien aimais-je l’idée d’aimer?
…
Quand on aime, on ne compte pas, surtout pas pour soi.
Aimer est-il toujours une résignation asphyxiante?
Un renoncement à soi?
Une acceptation permanente du non-soi?
Un enfer conduisant à l’oubli de soi?
Ta noirceur s’ajoute à la mienne.
Et je me noie dans les limbes du nous.
Plaindre complaintes.
Tolérer intolérances.
Accepter racismes.
Tes critiques ont levé en moi le mur des sarcasmes.
Tes mots doux s’y sont heurtés de plein fouet.
Je ne les entendais plus. Je ne te parlais plus.
Pire, je ne m’entendais plus. Je ne me parlais plus.
L’amour n’est-il qu’une force,
Appliquée au début par désir pour se projeter vers l’autre,
Puis par la volonté afin de s’obliger à aimer?
Échec systématique. Retour à soi. Tristesse.
Ne peut-on aimer longuement qu’en s’efforçant?
Jusqu’où prolonger l’effort?
Jusqu’au jour où tu chies la porte ouverte.
Et où de fait, accepter devient bouffer ta merde.